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Comparatif parallèle France vs Australie - ce qui pourrait vous manquer

Sous la croûte la plage, tropicale, celle de l’Anse Vata en particulier ici. Donc vous êtes aux antipodes mais vous trouvez vos petits produits habituels. Très bien ! Mais est-ce le cas partout ? Après onze ans de vie entre deux pays, et mes consciencieuses observations, je suis en mesure de vous proposer une liste de joies et de regrets que vous pourriez ressentir lors d’un mouvement migratoire entre la France et l’Australie, dans un sens ou dans l’autre, dans cette paire formidablement complémentaire.

A priori manichéen, cet article ne met la lumière que sur les grandes tendances, les clichés parfois, mais toujours en relation avec des événements récurrents que j’ai connus. Il existe bien entendu tout un spectre de valeurs entre le bon et le mauvais, en France comme en Australie, mais je ne parlerai ici que des marques de fabrique culturelles, qui, lors d’un séjour, seront souvent les impressions qui resteront gravées à long terme dans votre mémoire face à l’épreuve du temps.

Préambule

Les assertions, commentaires et autres jugements ci-dessous sont hautement politiquement incorrects. Si vous n’êtes pas préparé(e) à la liberté d’expression, il est encore temps de passer votre chemin.

Vous quittez la France pour l’Australie

Du point de vue d’un français

Ce que vous apprécierez peut-être en Australie

Bouffe

  • Un bonne mangue Kensington Pride, légèrement acide mais sucrée.
  • Un pain libanais toasté , recouvert d’une fine couche de beurre de cacahuètes croustillant (peanut butter) Kraft sous une couche de confiture de cerise ou de myrtilles Bonne Maman(si si, ça se trouve).
  • Le melon et la pastèque. Même si le melon n’est pas aussi sucré que ceux du Vaucluse, ils se sont bien améliorés ces dix dernières années.
  • Un“scone bread” (que l’on devrait réellement appeler“crumpet bread” étant donnée sa structure aérée), recouvert du même duo qu’au point ci-dessus : une fine couche de beurre de cacahuètes“Crunchy” Kraft, doublé d’un nappage de confiture Bonne Maman.
  • Société

  • Par construction historique, la société australienne présente des propriétés qui la prédisposeraient à pouvoir être en théorie une société sans Etat, ce qui ne veut pas dire anarchique, car ce dernier qualificatif a une connotation péjorative. En effet, la collectivité citoyenne a décidé naturellement et historiquement d’accéder au bonheur sans forcément se reposer sur l’Etat Providence, mais à force de travail, d’auto-régulation, d’un dessein commun d’accession à la sécurité, et à l’intervention citoyenne en cas de conflit.
    La société n’a en général pas d’attente particulière des politiques, ni de caisses mutuelles au sens originel du terme, pour pourvoir à leur besoins matériels et financiers. Il existe une forme manifeste d’autosuffisance et d’interventionnisme civil pour mater un certain nombre d’éléments perturbateurs sans avoir à descendre les avenues du recours à la Justice, et sans se faire justice soi-même non plus. En effet, c’est volontiers la Collectivité qui“tombe” sur le malfaisant, le voyou, plus que les forces de l’ordre, qui, malgré leur large présence et leur visibilité évidente, ne peut pas être derrière chaque citoyen.
  • Au supermarché, les agents de caisse sont disponibles ; prennent le temps de vous aider à ranger les courses dans vos sacs ; elles ne sont pas non plus influencées par les soupirs des clients excédés qui soufflent comme des bœufs derrière vous car ils vous trouvent lent(e). Elles sourient la plupart du temps et sont toujours disponibles pour jacasser.
  • Toujours au supermarché, les rayonnistes sont faciles à trouver, aimables et serviables. Ils n’hésitent pas à s’arrêter net et à vous accompagner jusqu’au rayon ou au produit que vous cherchez.
  • Encore et toujours au supermarché (vous prendrez un abonnement), si jamais le système de paiement électronique est en panne, on vous remet votre ticket en vous invitant à vous présenter spontanément en caisse centrale pour régler vos achats. Vous rêvez. Si ça arrivait en France, tout le monde texterait ses amis avec "Zyvas, pointe-toi à Carrouf c’est gratos aujourd’hui ! T’as qu’à te barrer !".
  • Pas de mention particulière au delà du deuxième jour de la fameuse crise financière ou de la crise de la dette. Dans les faits la vie des gens n’a pas changé, alors pourquoi y faire allusion ?
  • Vous pouvez aller à la piscine municipale avec votre vélo de course cadre carbone et groupe SRAM Red en ne l’attachant qu’avec un simple antivol de base, et quand vous ressortez 1h30 plus tard, oh surprise, il est toujours là, ainsi que la selle, les roues, e tutti quanti.
  • Pas de zyvas qui vous insultent, vous ou votre femme, ou qui draguent votre femme pendant que vous marchez dans la rue. Pas de zyvas qui vous urinent dessus comme sur moi (tentative déjouée je précise) à la Gare d’Orléans en 1999. Pas de zyvas qui vous insultent si vous allez au travail en costume, signe extérieur de richesse ; pas comme leurs vêtements de sport haut de gamme d’ailleurs. Pas de zyvas qui…bref, pas de zyvas tout court en fait ! Cela ouvre la porte à un sujet politique d’ailleurs : pourquoi la deuxième génération des français d’origine maghrébine et les suivantes (NDLR : je suis moi-même un de ces enfants de la deuxième génération, à la différence que j’ai choisi d’être respectueux de mes concitoyens) est plus encline à être excitée et à se sentir rejetée, manquée de respect, etc, en France, alors que les rejetons des mêmes ethnies, en Australie, passent totalement incognitos, font profil bas, et ne brûlent pas de voitures dès qu’ils se sentent contrariés ou festifs* ? Serait-ce que la coercition en vigueur en Australie les en dissuadent ? Politique de la carotte et du bâton ?
    * En référence à la nuit de la Saint Sylvestre.
  • Sur les routes de campagne, les riverains, qu’ils soient eux-mêmes à pied ou en véhicule, vous salueront facilement lorsque vous les croiserez, quel que soit le moyen de déplacement que vous utiliserez alors, même à vélo ou en course à pied. Un sentiment de respect et d’entraide vous sera bien agréable.
  • Administration

  • La corruption est rare, et parfois des efforts clairs sont faits pour ne pas enfler les administrés. Incroyable ! J’ai un jour reçu un chèque de remboursement pour un trop-perçu, que j’avais justement versé car j’avais 24 heures de retard dans le paiement de ma vignette moto. Eh bien le département des transports m’a quand même remboursé alors qu’ils étaient dans leur bon droit de recevoir ce trop-perçu !
  • Les services municipaux, aussi appelés Council services, sont vraiment efficaces. Les municipalités proposent non seulement un site web avec des formulaires divers et variés qui vous permettront de rapporter n’importe quel type de problème ou de suggestion, mais sous quelques jours ouvrés seulement, ils enverront des employés municipaux sur site pour vérifier et actionner si possible, et dans 100% des cas vous recevrez un email de suivi très rapidement.
    Exemples : réparation de nids de poule, de lampadaires défectueux ou encore de balayage de pistes cyclables.
  • Sport

  • De ne presque jamais vous demander s’il fera beau ou pas ce week-end pour votre sport, puisqu’il fera beau. Enfin, en WA ou en SA. Car en QLD et NSW il pleut pleuvoir pendant cinq jours de suite… Une fois par an !
  • De nager dans une ligne d’eau absolument vide dans les deux dernières heures d’ouverture d’une piscine olympique.
  • De sortir du bassin cinq minutes avant la fermeture de la piscine.
  • Ils ont eu la bonne idée de classer certaines lignes d’eau du bassin d’entraînement par vitesse. Trois vitesses sont disponibles : lente, moyenne et rapide.
  • Ce qui pourrait bien vous gonfler

    Société

  • Si vous vous garez abusivement, vous recevrez une amende, et très rapidement. N’essayez même pas le système D, le "je dois filer car je suis mal garé(e)." ; c’est sûrement déjà trop tard ! Les municipalités, à grand renfort de contractuels, ne laissent passer aucune occasion de vous coller une amende, même si votre stationnement n’avait mine de rien.
    Exemple : à un concert en périphérie de la ville, à l’orée d’une forêt, si vous laissez votre voiture au bord du chemin, même avant le panneau qui indique "stationnement paiement à partir de ce point.". C’est littéralement la tolérance zéro.
  • Du fait de l’absence de volets étanches, il ne fait jamais noir après le lever du soleil. C’est éprouvant voir invivable si vous avez un travail de nuit. Vos enfants se lèvent également plus tôt, donc vous réveillent plus tôt à cause de ça, surtout en été.
    C’est particulièrement vrai dans le Queensland, dans le fuseau GMT+10 toute l’année, où il peut faire jour dès 4h30 du matin en été, et de toute façon jamais après 7h du matin, même pendant les plus longues nuits d’hiver.
    Enfin, l’isolation thermique et même phonique en souffrent notablement. L’effet de serre est accru, d’autant plus que les proportions des surfaces vitrées sont énormes par rapport aux longueurs des murs sur lesquels elles sont montées. Il n’est pas rare que les fenêtres occupent 80% ou plus de la largeur.
  • Le double vitrage n’est pas standard non plus. L’échange de chaleur est donc maximal, d’où un bilan énergétique très mauvais. Pas de volets non plus. Ils ont fait ces choix de société, soit. Par contre, il n’ont pas encore fait le choix de société de rendre les cambriolages moins aisés du coup…
  • Le moteur de la voiture qui tourne sur les parkings, même quand la clim n’est pas nécessaire, soit en hiver, soit à l’ombre, soit en pleine nuit, pendant que ça pianote sur le mobile…
  • Le Vieux-Monde de l’automobile

  • Alors que dans les hypercentres européens l’automobile se ringardise depuis les années 2000, l’Australie met le pied eau plancher en ce qui concerne l’usage des véhicules. Tout passe par l’auto, et tout gravite autour, même s’il existe un plan B écolo. Pendant que toutes les couches de la société et mêmes l’intelligentsia, les intellectuels et les CSP+ européens marchent, trottinent, pédalent, ou prennent même les transports au commun pour leurs déplacements, l’Australien de base n’a même pas idée de faire autrement que d’utiliser sa voiture. Aller au boulot, aux courses, et le plus rigolo, au sport (même aller faire du VTT), commence par…un trajet automobile.
    A titre d’exemple, il y a un club de foot australien à côté de chez moi, et bien je n’ai jamais vu un seul pratiquant arriver autrement qu’en voiture, voire à moto, à son entraînement, semaine ou week-end. Cela donne lieu au fameux ballet des voitures, qui arrivent toutes à la même heure comme une caravane, celle de l’entraînement, et repartent toutes à la queue-leu-leu à la même heure, celle de la fin de l’entraînement.
  • Même sans avoir leur commutateurs de feux sur position ’auto’, les usagers de la route allument leurs feux bien avant la pénombre, en général 45 minutes avant le coucher du soleil, même en été. Les cyclistes c’est pire, c’est bien 2h avant, voire toute la journée, en plein midi même.
    Je suis contre les feux avant le coucher du soleil. Perso je pense que si tout le monde allume ses feux on va fabriquer des générations d’usagers qui n’apprendront plus à écarquiller leurs yeux, et donc à ne plus voir les vrais dangers de la route dès lors qu’ils n’auront pas leurs propres feux (piétons, animaux…). D’ailleurs après de nombreuses années à rouler à vélo dans la nuit noire avec quelques watts de lampe flash, j’arrive à distinguer et à esquiver des koalas (gris sur fond gris) et des kangourous tapis dans le noir. Je pense qu’on conditionne mieux ses réflexes d’esquive et ses yeux à ne pas s’attendre à voir de lumières comme synonymes d’un danger imminent, mais plutôt à considérer que chaque mètre à venir est une zone de danger permanente.
    Plus récemment, j’ai développée une autre théorie, un peu tirée par les cheveux pour les sceptiques peut-être ; selon moi, les feux clignotants à vélo mèneraient à une violence accrue des automobilistes envers les cyclistes. En effet, il est déjà largement connu et documenté que les conducteurs de véhicules à moteur en Australie vouent une aversion assumée contre les deux-roues, mêmes si ces derniers respectent les règles à la lettre, mais alors, s’ils sont identifiables comme des deux-roues une ou plusieurs dizaines de secondes avant le passage du véhicule à moteur à leur côté, cela laisserait du temps au conducteur pour préparer un machiavélisme, une crasse en bref. Alors que de nous voir au dernier moment, même si cela est discutable, cela pourrait selon moi activer leur réflexe plus profondément humain d’évitement et de compassion pour le danger. Je ne suggère pas de rouler à deux-roues dans le noir, mais disons de ne pas forcément allumer les lampes en plein soleil…
  • Communication

  • Votre boîte à lettres n’accueillera que les enveloppes de petits formats, les autres seront détrempées à la première averse.
  • La Société a fait le choix de rendre privée l’information de "qui habite où", donc pas de mention de noms sur les boîtes aux lettres, portes ou sonnettes. Porte ouverte aux escroqueries car les réceptions illégales de courrier ou paquet par un usurpateur sont rendues tout à fait possibles.
  • Le première box avec offre combinée Internet, TV et téléphone vient tout juste d’apparaître (TPG, mars 2012), alors forcément c’est cher et les options sont illi…euh, limitées.
  • Import / Export

  • L’import de Banania est interdit, car il contient 0,1% de banane séchée, c’est pas bon pour l’environnement; mais les alpacas dans les Adelaide Hills c’est ok.
  • Sport

  • De vous faire insulter, jeter des projectiles en tout genre, ou recevoir exprès un gros nuage bien gras de gaz d’échappement émanant d’un ute (un“pickup”) si vous êtes vu en train de vous entraîner à des heures originales, ou pire, le samedi soir !
  • De ne pas ou prou trouver de piste d’athlé, en particulier à Adelaïde, où je n’en connais aucune.
  • L’hygiène collective non-respectée dans les piscines municipales; absence de pédiluves, et douches non-obligatoires, bien que recommandées par le règlement intérieur. L’eau en devient trouble.
  • Toujours à la piscine, il vous faudra vous procurer vos propres planches et pool buoys (Adelaide au moins). Ou alors invoquez un prétexte d’oubli pour en prendre aux objets trouvés.
  • D’avoir à vous lever à 4h/5h du mat’ si vous voulez faire un sport co type aviron ou cyclisme, y compris les heures de départs des courses à pied et des cyclosportives.
  • L’autisme des athlètes et du public en général pendant les événements sportifs publics. Le manque d’enthousiasme des (quasi inexistants) supporters lors des courses à pied ou cyclosportives. Pas de marché à l’ancienne organisé dans les villages traversés, disons suburbs, pas d’orchestre, et d’enfants qui vous applaudissent, ou de groupes en perruques qui hurlent à qui mieux mieux. C’est très discret, et tentez pas de parler à votre voisin pendant la course, on ne vous répondra pas.
  • Alors c’est sûr vous verrez avant et après les heures de boulot pas mal de marcheurs actifs, appelons ça une autre manière de jouer avec leur smartphone. De prime abord ça semble tout a fait sympa, sauf que la marche à pied n’est réservée…qu’à la marche ! Il faudrait surtout pas l’utiliser comme moyen de locomotion pour aller faire quelque chose de plus utile, comme par exemple aller aux courses alimentaires. En Australie vous n’allez pas vraiment à pied aux courses, ça fait pauvre ; vous y aller en voiture, même pour seulement quelques kilos de courses et le même temps de transport parfois. L’usage de la voiture est la règle. Marcher-pour-rien ne pose aucun remord, marcher-pour-marcher, c’est surtout pour compenser le manque général d’exercice dans cette vie tellement sédentaire de nos jours. Dommage de ne pas faire d’une pierre deux coups, deux pas.
  • Travail

  • La pause déj ne s’appelle pas le ’entre midi et deux’. Elle est très courte, peut-être trop courte.
    Vous devrez venir avec votre propre panier repas, ou bien aller l’acheter si vous en avez le temps. Vous ne trouverez pas de participation employeur (panier repas sur votre fiche de paye) ni de système de chèque-restau.
    Tout le temps passé à la maison pour préparer cette lunchbox, puis à la laver, c’est autant de temps en moins pour travailler ou faire autre chose.
  • Ce qui pourrait bien vous faire sourire (parfois d’agacement)

    Bouffe

    Les canettes de soda de marques bien connues ont une capacité de 37.5 cl, contre 33 cl en France, soit une augmentation de 14%, histoire de vous apporter encore un peu plus de calories…

    La taille standard des pots de yaourt individuels est de 200 g, contre 125 g en France. Ils se vendent en général par quatre, à des prix qui de toute façon vous en font conserver 50% pour plus tard… Au final vous n’en mangerez que 100 g par prise, mais il faut penser à les recouvrir de papier alu pour éviter le dessèchement précoce dans le frigo.

    Mœurs

  • Un drôle de ballet se produit chaque vendredi et samedi soir, surtout ces soirs-là : c’est le fameux ballet des taxis.
    Alors qu’est-ce que c’est que ce truc ?
    Ce sont tous ces taxis avec des clients qui cuvent leur vins sur la banquette arrière, en solo ou en groupe, et qui quittent le CBD (comprendre l’hypercentre) pour rejoindre leur suburb (banlieue), une fois quelques pintes de bières ou de vin avalées, et le portefeuille plus léger. Si c’est un vendredi soir, c’est que nos chers clients en question ont bien pris soin de préméditer leur forfait, en allant au boulot autrement qu’avec leur chère voiture le vendredi matin (on peut se faire violence une fois la semaine…), de façon à se lâcher le vendredi soir après le boulot, donc…dès 15h ! A partir de 18h, c’est je-roule-sous-la-table-et-compagnie, et ceux qui tiennent jusqu’à 22h sont les véritables oiseaux de nuits professionnels.
  • Pas ou presque pas de prostitution visible en Australie, c’est illégal. Par contre dans les pages jaunes vous trouverez sans mal des escort-girls pour vous escorter quand vous, euh, sortez les poubelles ? Pas vu, pas pris(e).
  • Société

  • Les enfants ne jouent pas vraiment dehors“comme les enfants du Nord”, dirait Francis Cabrel. Après l’école ils rentrent chez eux bien promptement, et ne poignent plus leur nez dehors avant le lendemain matin. Pour un le soleil les effraie pas mal. Pour deux ils vaquent à des occupations bien plus excitantes et numériques que d’aller courir dans l’herbe qui pique ou de grimper à un arbre dont l’écorce salirait leurs mains et leurs fringues.
  • Ces mêmes mineurs, même quand ils atteignent l’âge de répondre à leurs parents à table, si tant est qu’ils mangent avec eux, ne sont pas autant rebelles qu’en France. Ils s’accordent volontiers avec leurs darons, et n’ont souvent nulle intention de se barrer à leur majorité. Ils copient facilement la vie de leur parents, se livrant eux-mêmes à des activités comme la marche active, bras exagérément ballant, avec leur copines pour les filles, ou aller prendre un petit gâteau ou un petit café avec elles, comme leurs grands-mères faisait d’antan, ou bien regarder un match de footy avec une bière comme leur père ferait. D’ailleurs c’est bien pratique de s’accorder avec ses darons ; on profite ainsi du 4x4 familial au simple prix d’un“L” magnétique. On jouit d’un iPhone ou un Samsung tout neuf tous les deux Noël ; on s’épargne le budget TGV ou car Ouibus le vendredi soir, ainsi que le budget appart tout seul. On s’octroie aussi automatiquement une bonne place sur le testament.

    Le revers de la médaille de ces petits vieux, c’est qu’ils ne font pas vraiment bouger les lignes culturelles du pays. Le renouveau néo-générationnel est moindre, voire inexistant, puisqu’ils vivent comme leur parents. La culture est donc moins vivante que stagnante.
    Archétype de ce comportement : les teenagers attendent volontiers 2 minutes à bonhomme rouge sur une rue déserte, car ils ne prendraient surtout pas le risque de traverser au bonhomme rouge, maman serait tellement en colère. D’ailleurs c’est deux minutes pour checker les textos sur le dernier smartphone. Aucun remord sur l’utilisation de l’Ice ou de cocktails fortement alcoolisés par contre ; maman fait ou faisait pareil de toute façon. Tout est dans l’ordre, tout le restera.
  • Les piétons attendent le bonhomme vert pour traverser la rue, bien sur le passage piétons, même si c’est le milieu de la nuit sur une rue complètement vide. Vous aurez forcément envie de leur montrrer comment on se rebelle contre cette oppression, en traversant vous-même au bonhomme rouge, et vous soumettre ainsi à leur jugement.
  • Ce n’est ni inhabituel ni critiquable de voir des mamans qui n’ont nulle intention de retourner au travail, même si sa progéniture est à l’école. C’est même le contraire. Comme dans les 60’s c’est la tendance, car c’est un signe extérieur de richesse. Cela prouve que son mari gagne assez d’argent pour tenir la baraque, et même d’entretenir son épouse, lui permettant d’aller en dernière Range Rover blanche se prendre son petit café nickel pour arroser son petit cupcake avec les copines, ou même de décrocher ce RDV manucure en plein milieu de la matinée, juste après son cours particulier de yoga. Après des décennies de combat acharné par ses aînées pour décrocher le droit de travailler et de voter, la femme au foyer australienne bourgeoise rend volontiers les armes pour assumer son nouveau rôle de glandeuse à plein temps.
  • La nuit vous allez vous croire en Asie. En effet les Australiens d’origine européenne ne sont pas particulièrement du soir comme les Européens. Dans les grandes villes, je ne parle même pas des autres villes, les rues se vident tôt, peu après le coucher du soleil, même en été. Il y restera les Asiatiques, qui se retrouvent entre eux et déambulent en groupe, dans des rues illuminées toute la nuit rien que pour eux, avec personne pour les enquiquiner. Je trouve que c’est alors le meilleur moment pour courir en ville. Vous profitez de l’éclairage, même si son bilan CO2 est questionnable, pour ainsi courir sur la route, ou n’importe quelle piste cyclable ou trottoir, sans souffrir ni de la pollution ni de la foule.
  • Dans Suburbia (en banlieue), il n’y a normalement de piétons adultes que des promeneurs de chiens, et des pauvres hères. En Australie, à l’âge adulte, on sort de chez soi dans un véhicule, ou bien l’on reste chez soi. Ainsi, vous verrez que vos voisins ne sortent jamais, ou presque, de chez eux à pied. Certains d’entre eux n’ont peut-être même jamais traversé la rue à pied. Au plus loin, il vont sortir leur poubelle ou bien montent dans leur véhicule garé au bord de la rue, mais ils ne la traversent pas. C’est en particulier le cas de tous mes voisins depuis des années, sans exception. Les enfants s’emmènent à l’école en voiture, ou bien ils sont assez grands pour y aller tout seul.
    Avantage exceptionnel de cette vie, à l’âge adulte, on ne se fait pas écraser“en traversant la rue”.
  • D’une manière générale le système D n’est pas du tout plébiscité : on peut voir côte-à-côte un parking payant blindé et un parking gratuit à moitié vide, car parking d’entreprise désaffectée par exemple. Un éventuel système D serait de toute façon dans le collimateur d’une certaine“Police civique”, c’est-à-dire citoyenne et pour les citoyens. On vous dénoncera si vous en utilisez et êtes découvert(e). Il y a d’ailleurs des numéros verts, des sites web et des applis pour réaliser ceci facilement de manière connectée.
  • S’il est voyant que les Français vont plus volontiers voir le docteur pour des petits bobos et inquiétudes, à un rythme matérialisé par l’immense nombre de pharmacies visibles en ville, avec leur fameuses croix vertes lumineuses, alors il est moins connu que les Australiens ont peur“de tout”. Le soleil mène au cancer, rouler à vélo sur la route mène à la collision, laisser son enfant jouer au parc mène à l’enlèvement, se promener, pour une femme, après une certaine heure dehors, mène au viol, etc. Le scénario catastrophe est toujours présent à l’esprit. Ce qui est curieux, car les“vrais” risques, disons ceux à la probabilité très élevée, comme celui de perdre son emploi, de ne pas arriver à payer son crédit immo. sur 30 ans à 8%, ou d’augmenter ses risques cardiovasculaires en malbouffant, ne sont pas vraiment anxiogènes.
  • Au milieu de la journée en semaine, et hors vacances scolaires, on voit des enfants en âge d’aller à l’école, avec leurs parents, dans les magasins. On voit aussi des couples, ou des groupes d’amis, des adultes, en âge de travailler, mais qui se baladent, font du shopping, ou du sport ensemble.
  • En France, les adultes en âge de travailler, que l’on voit dehors, sont en général des jeunes retraités et des pauvres, qui n’ont pas de thune. En Australie cela semble être exactement le contraire, comme souvent. Cette population statistique semble aisée, rentière, et ne sait pas quoi dévisser de sa peau.
  • Se faire plaisir est monnaie courante dans toutes les classes sociales. Ce n’est pas l’Eldorado du faîtes-le-vous-même. On a facilement recours à l’artisan ou le coach spécialisé dans la tâche, même menue, à accomplir. Peut-être une façon de confirmer, ou de se confirmer, que l’on a réussi.
  • Le petit verre de pif qui accompagne les petits moments de plaisir, même si ce n’est pas l’heure du repas ou du goûter. Par exemple, des spectateurs à une course cycliste, ou un couple qui marche sur la sable à la plage, avec leurs verres en plastique, ou bien un élève (adulte) à un cours de peinture le soir dans un club. Bref, des moments où l’on ne s’attend pas à boire du vin. Il paraît que ça fait tellement européen. Ah bon ?
  • Marcher pieds-nus dehors dans le QLD, voir dans les autres états. En général des gens sales à l’allure paresseuse.
  • Si vous êtes à la maison, vous n’aurez qu’à tendre l’oreille pour savoir s’il a commencé à pleuvoir ou pas. En effet, c’est un sport national que de faire crisser les roues de sa voiture dans les suburbs dès que la route est mouillée. Beauf, tu n’es jamais très loin…
  • Sport

  • Il paraît qu’en rapport de leur population respective, les Australiens sont plus nombreux à faire du sport que leurs amis français (69% contre 65% à pratiquer au moins une fois par semaine). En pratique, dans les sports d’endurance fondamentale, on ne voit guère de coureurs à pied, encore moins de clubs de càp ou de piste d’athlé, bien moins encore de compétition du type "10 km de Ouarzazate-les-roseaux", "20 km de Tombouctou-sur-Seine", sauf une fois l’an, sous forme de runs qui démarrent à 6h du mat le dimanche matin, ou de "fun-run", où il faudra se frayer un chemin parmi les mamans, et le papas…, qui poussent les landaus de running.
    En cyclisme, je ne croise parfois aucun vélos durant 6h sur les routes des meilleurs cols du coin le dimanche après-midi. Apparemment Cadel Evans ne s’entraîne pas à domicile, ou pas à l’après-midi.
    Egalement, il y aurait plus de 50% de la population avec un Indice de masse corporelle supérieur à 25, c’est à dire en surpoids. Je crois que 19% (69-50) au moins des pratiquants de sport n’en font pas assez intensément…
  • Pas de parkings vélo gavés l’été à la piscine. La plupart des enfants vont à la piscine à l’arrière d’un 4x4 avec un bon coca glacé ou autre boisson bleu turquoise. Vous avez dit mangez-bougez ou buvez-roulez ?
  • Les heures interdites pour le sport

  • En pleine nuit. Une religion qui ne dit pas son nom semble interdire la pratique du sport en pleine nuit, comprendre, entre 23h et 4h du matin. En particulier dans le Queensland, où faire du sport après 22h ou avant 4h du matin vous colle l’étiquette de vampire. D’ailleurs, un sport populaire, le cyclisme, quand il pratiqué sérieusement, n’est jamais fait en deuxième partie de soirée. Je sais de quoi je parle, je roule la nuit au moins une fois par semaine, à chaque fois un jour différent, depuis 2002. Le cyclisme sérieux est systématiquement pratiqué tôt le matin, voire très tôt, surtout le samedi et le dimanche, un peu comme si on n’était pas assez fatigué de notre semaine.
  • Ce qui pourrait vous manquer en Australie, à la rigueur

    Bouffe

  • Une bonne baguette bien croustillante, avec la mie encore toute chaude. Elle fait "poc-poc" bien creux quand vous tapotez sur la croûte avec une phalange.
  • Depuis 2014, on trouve des pains un peu plus complexes dans les chaînes Coles et Woolworths. En particulier, des packs de quatre“pointes Richelieu”, qui, si elles ne sont jamais croustillantes à l’achat, ont un goût délicieux après toasting.
  • Du saucisson aux myrtilles ou aux noisettes. En fait, un bon sauciflard tout court.
  • De la moutarde qui pique ! Même la moutarde“Maille” importée de France est spécifiquement faite pour le marché australien, donc ne pique quasiment pas. J’en mange des cuillerées à café et ne sens plus rien. Alors j’ai trouvé une petite astuce pour la rendre piquante… Je la coupe avec du Wasabi… C’est de la bonne !
  • Vous quittez l’Australie pour la France

    Du point de vue d’une Australienne*

    Style de vie

  • Les Français, comme beaucoup d’autres Européens, vivent bien plus tard que les Australiens. Cela veut dire qu’il dînent donc plus tard, que les magasins ferment plus tard, et qu’ils vivent davantage après le travail. Les villes suivent et sont donc plus animées que leurs homologues australiennes. On a pas l’impression que tout le monde n’ait qu’une hâte qui soit de rentrer à la maison pour se mettre en mode hibernation dès le boulot fini, y compris en plein été !
  • Les français aiment socialiser, et en particulier dire bonjour et revoir à tout le monde, dès lors qu’ils sont dans le même bâtiment. Par conséquent c’est bien plus aisé qu’en Australie de se faire des amis durables. Alors que vous n’avez que peu de chances de sympathiser avec votre voisin australien, il est fréquent de le faire avec votre voisin français et de partager un dîner ou de s’échanger des fruits ou des légumes par exemple.
  • Les Français sont traditionnellement attachés à la Solidarité. Cela ne signifie pas qu’elle ne s’appliquera à vous en toute occasion, mais tout de même vous aurez l’occasion de la tester. A titre d’exemple, si vous ne pouvez pas prendre un taxi pour aller quelque par (enfin pas trop loin non plus…) demandez autour de vous, et il y a de fortes chances que quelqu’un vous dépanne. Toutefois, la solidarité française ne semble active qu’en temps de paix. En temps de guerre, par exemple si quelqu’un se fait agresser dans la rue, personne ne bouge.“Ca ne nous regarde pas”, diront-ils plus tard. En Australie c’est l’inverse : pas vraiment de solidarité en temps de paix, mais par contre vous pouvez compter sur les passants pour voler à votre secours en cas de rixe.
  • Ce qui pourrait bien vous gonfler

    L’Administration

  • L’administration Française est connue pour être lourde voire lente. Les Français eux-mêmes s’en plaignent tout le temps. On doit bien admettre qu’on est chanceux en Australie de savoir qu’on ne passera normalement pas plus de 10 minutes à la Poste, à la banque, ou dans un établissement administratif. Vous pouvez d’ores et déjà prévoir 30 à 45 minutes pour n’importe quoi, acheter un timbre par exemple, dans un bureau de poste de Paris ou Toulouse, à moins d’y aller 5 minutes avant la fermeture.
  • Les fonctionnaires qui se plaignent. Non seulement ils ont un travail à vie s’ils le souhaitent, observent souvent leurs horaires de travail à la minute, et bénéficient d’acquis sociaux et de droits à la retraite spécifiques et avantageux ; mais en plus au premier accroc, incertitude, ou insécurité, ils se mettent en grève, non pas avec impact sur leur employeur, l’Etat, non ! Avec impact sur le public ! Un des événement des plus dérangeants de 2018 pour la population française fut la grève récurrente de la SNCF au cours des mois d’avril, mai et juin. Les revendications syndicales étaient principalement la conservation du fameux statut cheminot pour les nouveaux entrants. Quand vous savez que ceux qui sont déjà en place dans l’entreprise ont de toute façon la garantie du travail à vie, et que ce changement imposé par le gouvernement ne concernera que les nouvelles recrues, qui ne sont pas encore des employés SNCF à l’heure à laquelle j’écris ces lignes, vous pouvez vous demander pourquoi les employés actuels se sentent si mal à l’aise avec cette mesure qui ne les concerne pas.
  • Depuis les événements de Mai 68, où les violences policières en on choqué plus d’un, tous les gouvernements qui se sont succédés ont renforcé…un amoindrissement de l’application des moyens coercitifs. En particulier, la Police reçoit des ordres de retenue dans l’emploi de la force, même dans des cas extrêmes où elle est la cible de jets de pavés, ou autres projectiles, ou ses représentants attaqués à coup de barre de fer. On se souviendra de la voiture de police prise pour cible en mai 2016 par un cocktail Molotov. Les fonctionnaires se trouvant à l’intérieur échappèrent bel à une mort certaine, et l’un d’entre eux qui, une fois sorti, évite de recevoir des coups de barre de fer, sans jamais vouloir faire usage de son arme dans le cadre d’une légitime défense. Il sera remercié par le splus hautes instances de la Police et son ministre de tutelle.
  • Relationnel et frustrations culturelles typiques

  • Les relations sociales chez les Français côtoient le meilleur comme le pire, notamment quand la jalousie s’en mêle, en particulier celle qui a attrait à l’argent. Beaucoup d’entre eux entretiennent un rapport difficile avec l’argent, rapport qui les oppose à ceux qui gagnent, ou semblent gagner, plus qu’eux. Alors naissent les doutes sur l’origine légale de cette richesse ou de ces revenus. La moitié d’entre eux, en tout cas telle que le montrent les résultats des votes, nous parlera bientôt de la fameuse redistribution, assénant que les riches devraient reverser à la classe moyenne, enfin à ceux qui ont moins que ces riches, des sommes substantielles.
  • La jalousie est tellement commune qu’elle a envahi les familles de toutes classes sociales, jusqu’à ler premier cercle, et a provoquer le déchirement de tant de leurs membres mais aussi de couples. Il est courant que les frères et soeurs se déchirent, parfois littéralement, sur des histoires d’héritage.
  • Il m’est arrivé d’être témoin de conversations où il était admis que l’on attendît la mort des parents avec impatience, afin d’hériter de la due part, même insignifiante. Part qui promettait une vie meilleure.
  • Communication

  • Les Français sont prolixes et se coupent beaucoup la parole. C’est d’autant plus dur à avaler qu’en Australie on attend rigoureusement son tour pour parler.
    Les Français, au même titre que d’autres Européens, sont tellement plein de passion et d’amples gestes quand ils débattent qu’on a vite fait de croire qu’ils s’épinglent. En fait ils ont juste un débat.
    Ca vous prendra du temps de vous ajuster à tout ça, si vous vous ajustez un jour !
  • N’espérez pas toujours une réponse lorsque vous envoyez un courriel à une entreprise ou une administration. Souvent c’est un peu comme si vous ne leurs aviez jamais écrit : ils ne vous répondent pas sans les relancer. Considérez au mieux qu’ils ont lu votre mail.
  • Si vous jouez à écouter des conversations fugitives dans la rue, vous arriverez vite à la conclusion que statistiquement, les trois mots les plus fréquemment entendus sont : acheter, argent et euro. Vous pourrez alors avoir le sentiment que c’est si bon de parler aux plus riches d’entre nous, car on peut enfin parler d’autre chose que d’argent, puisque l’argent n’est pas un souci pour eux.
  • Contrairement à l’Australie, la descente d’un bus ne conduit pas forcément à l’expression d’un merci au revoir de la part du passager. Si vous en lancez un, le plus surpris sera probablement le conducteur. N’attendez pas de réponse particulière car il/elle en sera vraiment sur le derrière.
  • Accessibilité

  • Mauvaise, voire inexistante, c’est juste INACCEPTABLE ! Ca suffit comme qualificatif ? Probablement pas… Au crédit du pays, l’infrastructure routière comme celle des transports publics en France est de très bonne qualité. vous pouvez tout à fait vivre en ville sans avoir à posséder une voiture. Les TGT, TER et autres Corail desservent pratiquement l’ensemble du territoire, et permettent à vitesse suffisante voir grande de relier à peu près toutes les villes à budget satisfaisant si vous savez profiter des bonnes affaires.
    A son débit, le bât blesse franchement sur le front de l’accessibilité aux familles avec bébés / jeunes enfants et aux personnes handicapées, et probablement dans une moindre mesure aux personnes âgées.
    Dans la situation qui était la mienne à une époque, enceinte et accompagnée d’un enfant en bas-âge, se déplacer dans Paris et naviguer dans les escaliers du métro parisien était un challenge en soi. Alors qu’on trouve des ascenseurs et des escalators dans les stations de métro que de temps à autre, ils ne sont pas situés à chaque bouche, ce qui rend la situation difficile. Par exemple, Nation est une station vaste. Il y a bien un accès au quai du RER A par ascenseur, mais si vous avez le mauvais goût de vouloir prendre les lignes 1, 2, 6 ou 9 du métro, il vous faudra emprunter les centaines de marches des escaliers, avec un enfant dans un bras et la poussette dans l’autre, sans compter d’éventuels sacs ou valises !
    Ceci est typique sur le réseau métropolitain, et malheureux en terme de qualité de d’accès à offrir à une simple maman avec poussette, quand on sait que Paris est une ville éblouissante, au moins pour ses 20 millions de visiteurs étrangers chaque année, et les 10 millions de français qui les rejoignent pour contempler tout ce que la capitale a à leur offrir.
  • Locatif

  • Si vous décidez de louer un endroit où vivre et partez en visite de biens locatifs, sachez qu’à moins d’avoir de bonnes raisons de vouloir vivre à la campagne, c’est plutôt un appartement que vous rechercherez et non une maison. Les maisons en ville se louent très cher en France.
    Vous trouverez sûrement que les appartements ne sont pas bien équipés en rangements, en tout cas pas autant qu’en Australie. Les sites web de recherche d’appartement ne sont pas non plus très loquaces. Tout juste saurez vous combien il y a de pièces, de mètres carrés, et s’il y a un ascenseur et un parking. Si vous êtes chanceux, vous aurez peut-être même une photo représentative, voire deux ou trois. En tout cas certainement pas dix ou douze comme c’est le cas sur les annonces australiennes.
  • Vous réaliserez très vite que quiconque émettra le bail sera à la recherche de garanties telles qu’un parent ou votre employeur. Votre dossier ressemblera à celui d’une demande de prêt immobilier. Ils voudront voir votre avis d’imposition de l’année n-2, voudront savoir combien vous gagnez en ce moment et si cette situation est pérenne. Un peu comme si vous n’aviez pas le droit de vivre sans parents et sans patron, alors que vous avez tout de même 50 ans et vous louez toujours. La caution à laisser s’élèvera probablement à deux mois de loyer, et il y aura des frais d’agence équivalent à un mois de location hors charges.
    Si vous louez dans le Midi, vous verrez que de passer de particulier à particulier n’est pas forcément mieux, car les propriétaires tirent les prix vers le haut car ils argumentent qu’ils ne demandent pas de frais d’agence. A vous de faire le calcul sur la durée escomptée de votre location pour voir si vous y êtes gagnant(e) ou bout du compte.
  • La Loi protège bien plus facilement le locataire que le propriétaire, même en situation d’impayé. Il en résulte que, pour anticiper, les proprios se livrent à une escalade des conditions à remplir pour signer un bail. En septembre 2013, on est arrivés à la situation grotesque où la Ministre du logement (NDLR : Cécile Duflot), propose une garantie nationale (donc, de l’Etat), pour dédommager les propriétaires en cas d’impayés. Une situation ubuesque pour l’Australien de la rue, qui évidemment ne comprendra pas pourquoi, au bout de 15 jours d’impayés, la Police ne viendra pas plutôt chasser manu militari le mauvais payeur. Du coup, en France, l’Etat protège désormais le mauvais payeur et paye le malpayé, et la situation s’enlise.
    On arrive à une situation hypocrite, où les gens à la rue ne peuvent pas louer par manque de ressource ; ils n’ont pas le droit au toit finalement, alors que les gens qui louent déjà mais qui manquent de ressources, ont le droit de ne pas se retrouver à la rue. C’est un contresens de droit à. C’est une conséquence de la politique du“mettre un pied dans la porte”.
  • Au travail

  • Pour environ la moitié des français, être riche c’est mal. D’ailleurs cette moitié ne rêve que d’une chose : l’être elle-même. Cette moitié entretient des rapports difficiles avec quiconque serait plus riche qu’elle. Cela mène donc à des discussions acérées avec les personnes avec lesquelles vous passez beaucoup de temps, c’est à dire vos collègues. D’où cette remarque dans le chapitre Travail, ou non dans Société.
  • La jalousie dès lors que vos collègues apprendront que vous venez d’Australie. La super-jalousie de ces derniers si jamais en plus d’en venir, vous êtes comme eux…français ! L’hyper-jalousie de ces derniers si jamais vous êtes dans une situation de double-expat ; c’est à dire que non seulement vous venez d’Australie, mais vous êtes français, et en plus vous habitez là-bas en temps normal. Vous êtes seulement de passage en France. Alors là préparez-vous au pire. Votre vie fantasmagorique vous vaudra les meilleures“gueules faites” (pensez à“faire la gueule” pour comprendre le sens) de votre vie. Et surtout ne vous rappelez pas à vos bonnes anecdotes à haute voix, comme "ah en Australie, ce qu’ils font dans telle situation, c’est comme ceci.", vous risqueriez un "eh ben si c’était si bien là-bas t’avais qu’à y rester". Dans le style où eux qui reviennent de Thaïlande et qui vous sortent un "en Thaïlande ils bouffent des vers de palmier grillés", vous leur rétorquiez "eh ben si c’était si bien que ça en Thaïlande fallait y rester…". Euh ? Quoi ?! Qu’est-ce qu’il dit le Monsieur ?
  • Les bavardages incessants dès lors que le chef n’est pas là, un peu comme les enfants quand la maîtresse sort chercher des marqueurs ou des craies, pour les plus anciens d’entre nous.
  • Quelle que soit votre heure d’arrivée au bureau, c’est l’heure à laquelle vous finirez qui comptera. Pas la peine donc d’arriver trop tôt…
  • Au journal de 20h, de temps à autres, ils aiment à rappeler un bon vieux mythe, soi-disant démontré, recherche à l’appui, que les Français sont les plus travailleurs de la planète. Bien sûr… Vous réaliserez vite qu’il s’agit d’une vaste fumisterie. Une propagande sensée peut-être relancer l’économie, ou la consommation, je ne sais pas exactement. La vérité est qu’il sera bien difficile d’y croire quand vous savez que la plupart des jobs permanents (appelés CDI, pour Contrat à Durée Indéterminée) mènent en pratique à facilement 9 semaines off par an, dont 5 officielles, et 4 de récupération et divers jours fériés. Le cas extrêmes étant certaines catégories de fonctionnaires, qui en ont pas moins de 14 par ans, voir plus pour les profs. Les semaines de travail sont courtes, 35h officiellement, bien que certains font le double. Le gros des stats c’est que les français passent quand même beaucoup de temps à ne pas travailler, sauf quelques corps d’élites.
  • Société

  • Dans la sous-catégorie Généralités, on distingue en particulier cinq philosophies majeures.
    1) L’Etat doit subvenir aux besoins des individus plus que la Société elle-même, c’est à dire les individus pour eux-mêmes.
    Corollaire : un certain nombre de besoins ne sont pas et ne seront jamais pourvus car de toute évidence l’Etat n’est pas illimité en pouvoir et en ressources, et ne peut pas subvenir à tous. C’est le fameux L’Etat ne peut pas tout de Lionel Jospin.
    Exemple : la sécurité, la police, les indemnités de chômage.

    2) Les acquis historiques, mêmes s’ils furent acquis dans un contexte qui a changé aujourd’hui, doivent être préservés.
    Corollaire : la France, jadis meneuse du monde avec quelques autres états, fait aujourd’hui course seule, derrière les leaders. "Oui, il faudrait peut-être faire ceci, mais on laisse ça aux autres, on garde notre modèle."
    Exemple : demander à ceux qui ont les moyens de payer la totalité de leurs frais de santé eux-mêmes.

    3) Le cas-par-cas n’est pas la politique par défaut : si un privilège état accordé à l’un, alors il faudrait l’accorder à tous.
    Corollaire : le refus par défaut d’accorder des privilèges sur demande, pour ne pas faire face à un supposé front commun plus tard (si tant est qu’il existât).
    Exemple : vous entrez dans une boulangerie avec votre vélo de compétition à 7 000 EUR, pour ne pas le laisser à la merci des voleurs à la tire dans la rue ; la boulangère vous rétorque que vous ne pouvez pas faire ça, au motif de "si tout le monde le faisait, alors…". Précisément tout le monde ne le fait pas, car le vélo de“tout le monde” n’attire précisément pas les voleurs à la tire.

    4) "On est français parce qu’on est pas différents", a décrété l’Etat, et même si on est différents, en particulier dû à notre origine ethnique, alors on est quand même tous pareils. A contrario de l’Australie, qui précisément dit que l’on est Australien car on est différents, mais avec le point commun d’être Australien en plus d’être différent. Ce qui permet à chacun de vivre pleinement et fièrement sa différence.
    De ce refus d’accepter la différence, l’Etat français doit ensuite faire face à des problèmes identitaires, religieux, (des religions sont souvent attachées naturellement à des ethnies), des problèmes de jalousie, de prétendu racisme au sein de sa population. L’Etat applique ensuite hypocritement des solutions pour rendre égaux des gens qui de toute façon sont supposés déjà l’être, car tous français : par brassage dans les quartiers, les écoles, des avantages spécifiques aux émigrés de certains pays, etc.
    En tant qu’immigré franco-australien en France, j’ai d’ailleurs personnellement fait face à des refus de l’Administration d’exercer certains droits civiques car j’étais perçu comme ’non-français’, car expatrié revenu en France, mais pas en provenance d’un pays à problème, mais plutôt d’un pays fantasmagorique. Certaines démarches, autorisées aux migrants des pays du continent Africain, historiquement attachés à la France, m’étaient refusées. J’étais différent, mais différent+ au lien de différent-. Bref, c’est compliqué.

    5) L’Etat tolère un fond de "petite désobéissance de droit commun", à vocation de créer une petite soupape de sécurité pour que la pression critique menant à l’explosion de colère sociale ne soit que rarement atteinte. Il y a donc un“petit bordel” de fond, qui s’accommode de petits arrangements avec la Loi et l’Ordre. Inimaginable en Australie ou Dura Lex, sed Lex.
    Exemples : incivilités, interdiction de fumer, stationnement gênant, double-file, sens de circulation non-respecté, wheelies de deux-roues motorisés sur voie publique.
  • Vous ne comprendrez peut-être pas pourquoi les Français, on dit les Résistants, se sont mobilisés autour de 1940 pour faire face à l’envahisseur germanique, et redonner à la patrie sa liberté, en la payant de leur vie, pour, 70 ans plus tard, refuser de se mobiliser pour assurer la sécurité dans nos rues.
    Exemple : lors d’agressions en public, ou dans le secret familial, où cette fois aucun "Résistant" ne fait un pas en avant pour libérer la victime des mains de son assaillant.
  • Ce qui pourrait vous manquer en France, à la rigueur

    Alimentation

  • Les mangues ! Et…Weet-bix, Vitaweet, Vegemite, et, vous ne me croirez jamais, du pain de mie complet en tranches - car parfois, nous voulons juste un sandwich toasté, c’est tout !
  • Vous aurez du mal à trouver la même consistance dans les yaourts allégés. En France ils sont trop fluides et aqueux, alors qu’ils sont paradoxalement plus crémeux en Australie.
  • Environnement

  • Les plages - Les plages australiennes sont fameuses pour être parmi les plus belles au monde. Toutefois, il est vrai que certaines plages du Midi (pas forcément les plus populaires) sont aussi très belles voire mieux. Mais cela est très subjectif, et j’entends déjà des oh et des ah !
  • Le climat - Rien ne vaut un beau soleil toute l’année comme on a dans la plupart des régions d’Australie. On y fait même plus attention quand on vit ici (en Australie).
  • Sport

  • A la piscine, dans le bassin d’entraînement, faire ses longueurs sans se bousculer est pratiquement impossible. Les nageurs ne sont pas invités à utiliser des sections de différentes vitesses selon leur niveau. Résultat, c’est un joyeux foutoir. Les enfants peuvent même jouer en plein milieu d’une ligne d’eau du bassin de 50 m et rendre votre entraînement une épreuve doublement psychologique.
  • Les piscines dites olympiques n’ont d’olympique que leur longueur. Sûrement pas leur profondeur (normalement 3 m, constante).
    Elles ont des heures d’ouverture restreintes, surtout le week-end. Beaucoup sont fermées pendant 1 an ou plus pour d’improbables mises à niveau. Elles évacuent les bassins bien avant l’heure de fermeture. A la piscine d’Adelaide, il est possible de nager jusqu’à 21h59 car elle ferme à 22h.
    Bref, il ne faut pas se demander pourquoi les Australiens font plus de médailles en natation.
  • *Avec l’aimable contribution de Sonia Sabouni.

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    créé le 29 novembre 2011
    révisé le 04 mai 2019 par
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